
J’ai toujours été attirée par le feu. C’est une force de destruction et de renouveau, un symbole de transformation et d’intensité. Ma fascination pour le feu a commencé quand j’étais enfant, lorsque j’avais huit ou neuf ans, j’écrivais mon premier poème sur les flammes. Cette expression précoce de créativité était brute, instinctive et profondément personnelle. Aujourd’hui, en participant au concours Carnet 03 Marie Uguay, j’ai choisi de rendre hommage à cette petite fille en revenant au même thème : le feu. Mais cette fois, il ne s’agit pas seulement de sa puissance, mais de ce qu’il représente au plus profond de l’émotion humaine : la passion et l’amour.
Mon poème, Il m'aime, Il ne m'aime pas , explore la nature incertaine de l'amour, en utilisant le feu comme métaphore de son intensité dévorante. L'amour, lorsqu'il est réel, ne peut être contrôlé ou ignoré. Il vacille, il grandit et parfois, il menace de tout brûler sur son passage. Le poème reflète le jeu séculaire qui consiste à cueillir des pétales de marguerite, en se demandant si l'amour est réciproque, mais au lieu de la question innocente d'un enfant, il plonge dans quelque chose de beaucoup plus profond. L'amour n'est pas une pensée fugace ; c'est une force qui englobe tout, qui exige soumission, confiance et abandon.
On a souvent tendance à considérer l’amour intense comme dangereux, quelque chose à craindre en raison de la façon dont il prend le dessus. Certains pourraient le qualifier d’attachement, d’autres pourraient le prendre pour une obsession, mais l’amour, lorsqu’il est vrai, est quelque chose qu’on ne peut pas facilement rejeter. Il ne s’agit pas de contrôle, mais d’inévitabilité. Il s’agit du moment où la passion est si écrasante que toute résistance devient impossible – non pas parce qu’elle est forcée, mais parce qu’elle est indéniable.
Dans Il m’aime, il ne m’aime pas , l’acte d’être lié par l’amour n’est pas un emprisonnement ; c’est une soumission volontaire à quelque chose de plus grand que soi-même. Le désir de tenir bon, de s’assurer que l’amour ne s’échappe pas, n’est pas enraciné dans le désespoir mais dans la certitude. Les derniers vers du poème parlent de conduire l’être aimé au paradis, un endroit où la vérité de cet amour est indéniable. Le feu du poème n’est pas celui qui consume et détruit mais celui qui illumine et révèle. C’est le genre d’amour qui change tout, qui nous fait voir le monde différemment, qui brûle le doute et l’hésitation.
Le choix du thème du feu n’était pas seulement une décision créative, mais aussi personnelle. Revivre les images qui m’ont inspirée lorsque j’étais enfant m’a permis de renouer avec mon premier sens de l’émerveillement et de l’expression. Le feu, comme l’amour, est quelque chose qu’on ne peut ignorer. Il attire l’attention. Il demande à être ressenti. Et surtout, il refuse de s’éteindre.
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